Le défi nuptial d'Ondine
Relever
le défi
En cette journée mémorable,
j’aurais pu écrire une ode somptueuse
à l’amour
qui ne juge pas,
qui accepte,
qui se métamorphose,
qui nous rend chose,
mais d’autres l’ont déjà fait bien mieux que moi.
Pour rythmer ces instants,
j’aurais pu composer une chanson que tu n’oublierais jamais
mais la distance
m’a empêchée de devenir
maître de chant de Papistache pendant quelque temps.
Il y aurait mis tout son cœur,
je n’en doute pas une seconde
et grâce à son interprétation,
ton écoute,
j’aurais pu m’approprier ta joie,
le voile de douceur qui aurait habillé ton regard,
la tendresse ressentie.
Pour agrémenter ton début de nuit,
j’aurais pu partager une recette aphrodisiaque coquine
mais tu aurais peut-être dû justifier auprès des invités
ton rougissement intempestif.
Et puis, je vous fais confiance pour doser à votre guise
les épices du désir,
le mordant de l’amour
et le moelleux des moments partagés.
Pour distraire tes enfants
et qu’ils restent bien sages,
j’aurais pu commettre un petit conte
dans lequel la princesse et le prince rigolent au quotidien
et laissent parfois les larmes sillonner leurs joues la nuit.
J’aurais laissé la fin ouverte pour que,
au gré des lectures, des lubies,
elle se modifie,
aussi fluide que le vent,
que les serments.
Les défis que j’aurais alors relevés
t’auraient peut-être semblé grandioses.
Mais je sais pertinemment que le plus grand défi,
ce sera toi qui devras y faire face.
Tu auras à conjuguer
effervescence de la découverte et lassitude du quotidien,
attentions amoureuses et écoute maternelle,
amitiés qui régénèrent et mesquineries jalouses.
Promets une chose, une seule,
à l’Ondine que je suis :
surtout ne t’endors pas,
sauf si c’est pour rêver,
pour ébaucher un projet qui te semble fou,
que peu comprennent.
Quand tu te sens glisser dans un sommeil
en apparence lénifiant,
résiste
et rêve
encore et encore,
plus fort,
toujours plus fort.
Ne te perds pas
dans les méandres des impondérables
mais dans les champs,
les grèves,
les criques,
les torrents,
les falaises
des songes.
Prends le monde,
ton monde,
à pleines mains
et façonne-le au gré de ton inspiration,
tour à tour magie,
mirage,
images.
Plonge dans la vie
comme on plonge dans l’océan,
les pores ouverts,
les bras qui fendent l’onde.
N’aie pas peur de perdre pied
et fais confiance à la vie,
à tes amours,
à tes amis.
Ils sauront te porter
vers des rives accueillantes,
propices à l’évasion,
aux rêvolutions.
Pour
le mariage de Val
26
juillet 2008